Jour 10 (mercredi 5 juillet 1989)
Ce matin, il pleut, et le dessus de la tente est trempé. Partis peu après midi, nous rejoignons Alta. Il était temps : nous n’avons plus de sous ! Direction le distributeur de billets. Nous fonçons ensuite nous goinfrer de hamburgers et de milkshakes. Alta est un drôle d’endroit. Le Guide Bleu nous apprend qu’elle n’a pas le statut de ville, et qu’elle a été entièrement reconstruite après la guerre. Son centre-ville est fait de cubes-immeubles assez éloignés les uns des autres, séparés par des parkings, et composés de magasins et autres banques.
Nous prenons ensuite la route vers l’intérieur du pays, le Finmark, la Laponie, le pays Sâmé. En fait de lapons, on en voit assez peu, et on a plutôt l’impression que ceux que l’on voit en costumes traditionnels sont juste là pour les touristes et nous vendre des souvenirs. Sauf une petite bonne femme en costume à la banque, tout de même.
Le paysage est bizarre : plat, avec des “canyons”, des mini-forêts très basses, et des bancs de sable assez étonnants. Toujours beaucoup d’eau, de torrents, de rivières. Pas un seul renne à l’horizon.
Nous campons à Kautekeino.
Jour 11
Ce matin, c’est l’invasion de moustiques, c’est la guerre ! Le départ du camping en est précipité. Nous prenons la route pour Karasjok, où nous nous arrêtons pour déjeuner et faire un peu de shopping. Il fait très beau aujourd’hui, et cela durera toute la journée.
Nous nous dirigeons ensuite vers Tana Bru, le long d’une rivière. Sur l’autre rive, c’est la Finlande ! Nous voyons beaucoup de pêcheurs, des petites barques allongées, et quantité de bancs de sable. On visite une “argenterie” et on continue vers Ifjord. On projette d’y passer la journée de demain et d’essayer de pêcher un peu. Il paraît que le coin est surnommé le paradis des pêcheurs et on a apporté notre petit matériel.
Mais notre voiture en a décidé autrement. Elle vient de passer les 5000 km de voyage, et elle en a marre. Elle ne veut plus rouler et s’arrête pour de bon. Elle nous lâche, heureusement, pile devant une maison. On va voir les habitants pour leur demander de l’aide, pour appeler un garage. Le propriétaire, un petit vieux à l’air lapon, nous aide mais c’est difficile : il ne parle pas anglais, et ne parle même pas très bien norvégien. On arrive finalement à lui faire appeler un garage et leur indiquer où nous sommes pour venir nous chercher. La dépanneuse sera là dans une heure.
Deux heures plus tard, le garagiste est là, et nous traîne sur 29 km de retour jusqu’à Tana Bru. Il réparera la voiture demain car il est 20h30 maintenant. Il nous emmène dans un camping à 5 km de là. Il viendra nous chercher vers 9h ou 10h demain matin. Bon…
Jour 12
Nous nous levons tôt pour attendre le garagiste. On a repéré un sauna (35 NOK de l’heure) dans le camping, et on pense y aller quand on aura récupéré la voiture. Il pleut.
A midi, on finit par appeler pour avoir des nouvelles ! Il sera là dans un quart d’heure, nous dit-il. Une heure plus tard (c’est pas un gars très ponctuel, on va dire), il arrive avec notre Lancia maudite. L’addition est de 2450 NOK ( dont 1400 de dépannage). Gloups. On doit passer au distributeur de Tana Bru…
Voilà, le mauvais épisode est terminé, on a perdu notre journée de pêche, et beaucoup de sous. On va au sauna, et ça fait du bien de suer à grosses gouttes. Il est 16h quand on part en direction de Lakselv dans un paysage désertique et montagneux, très beau. On s’arrête au passage à Ifjord pour déguster du saumon à la crème.
PS de 2014 : Oui, très peu de photos pour ces jours-ci. La Laponie m’inspire peu, la panne de voiture encore moins, et puis j’ai fait globalement assez peu de photos (diapos, en fait, je vous rappelle qu’on est en 1989). En prime, elles sont un peu en vrac dans mes cartons, donc j’ai des photos dont je ne sais pas trop où cela se passe, en fait…
Dépenses des jours 11, 12 et 13 en NOK : essence 505, bouffe 629, bac 164, camping 240, sauna 35 , visite 160, dépannage de voiture 2450.
5295 km depuis Paris, 4285 km depuis Oslo.